« Face à l’infini, notre vie ne dure qu’une approximation temporelle, un rien ridicule de suffisance et de conscience et pourtant on s’y accroche comme à une bouée au milieu de l’océan, et de plus, cette bouée, nous la savons crevée, une légère fuite, un petit trou qui s’agrandit au fur et à mesure du temps qui passe. Cependant on s’époumone, on souffle à qui mieux mieux pour la maintenir, pourvu que l’on flotte encore un peu… Et plus on vieillit, plus on s’époumone et moins on a de souffle… »
Michel Stefanini, artiste plasticien né le 22 septembre 1954 à Marseille. Artiste pluridisciplinaire, il réalise notamment une trentaine d’œuvres monumentales dans l’espace public. Il réside actuellement dans le village de Mouriès au sein du Parc Naturel Régional des Alpilles. Installé dans une bâtisse du XVIIIème au centre du village, il a créé depuis 2017 l’Atelier-Galerie, Michel Stefanini, ouvert au public. Il y présente ses œuvres récentes et organise dans des Lieux privés ou publics, des évènements d’art contemporain (installations, parcours…).
Biographie Parcours Le plasticien Michel Stefanini a étudié à l’école des Beaux-Arts de Marseille Luminy. Plasticien éclectique, il s’intéresse notamment aux hautes technologies et noue des relations étroites avec la recherche scientifique. En 1984 il coopère avec le Centre de Recherche sur les Mécanismes de la Croissance Cristalline (CRMC2 Marseille Luminy) où il acquiert les connaissances indispensables pour réaliser ses sculptures cristallines. Différents axes occupent ses recherches, le temps, la lumière, la transparence et la couleur. À partir de 1986 il collabore étroitement avec le Laboratoire Optique des Surfaces et des Couches Minces de Marseille Saint-Jérôme avec le soutien actif du Professeur André Fornier (Ecole Nationale Supérieure de Physique de Marseille)
En remontant le temps…
depuis 2017
Les pratiques plurielles faisant partie de son quotidien. Si d’une part il continue ses réalisations monumentales, il se concentre aujourd’hui sur de nouvelles recherches picturales et poétiques.
Actuellement installé dans son atelier-Galerie , il ré-explore son environnement proche, dans une pratique liant intimement la peinture, la photographie et le digital. Il compose actuellement des métamorphoses, ou des chimères, il déconstruit, bricole, recompose et aimerait réconcilier les « choses »… dans une frénésie pathétique, joyeuse, et déroutante. Dans ce travail, tous les éléments qui le composent appartiennent au territoire dans lequel il vit, de la plus infime des herbes, du plus petit des poils, de la plus légère des plumes, au plus vaste des ciels, rien ne lui est étranger… et pourtant, chaque « image » procède, d’évidence, de quelque chose d’universel.
Il serait difficile de vouloir appréhender les œuvres de Michel Stefanini de manière fragmentaire, qu’elles soient permanentes, éphémères, monumentales, présentes dans l’espace public, technologiques, informatiques, sonores… ou dans des recherches plus intimistes, photographiques et poétiques, son travail se situe et intervient dans une recherche globale, que ce soit dans le sens qu’il lui donne, dans ses pratiques plurielles, ou dans les techniques et supports utilisés.
Puis… si toutefois les pistes n’étaient pas encore assez brouillées et afin d’affirmer nos rapports ambigus au monde, Michel Stefanini empile inlassablement le visible, l’intelligible, le compréhensible, dans des superpositions, des suppositions ou des manipulations spatiales qui nous libèrent, en définitive, d’une seule interprétation de l’œuvre, que l’on aurait pu croire « juste » ou « vraie ».
À la poursuite du temps
Complémentaire à ses paysages, ses séries limbes ordinaires abordent le temps et au bout du compte l’effacement, avec un rien de dérision… Il travaille la photographie et la lumière dans une technique originale de « Light Painting », qui utilise son propre corps comme support expérimental. Il traite, dans une errance équivoque entre état neurodégénératif et schizophrénie, de la disparition…, la sienne, la vôtre, un combat singulier et sans merci, qui nous entraîne aux limites de l’être. « Les Limbes Ordinaires » sont une incursion dans ce territoire flou, une théurgie provocatrice, pour atteindre la frontière de l’oubli de soi, entre anéantissement et métamorphose.
L’écriture s’élargie
À partir de 2009, Michel Stefanini poursuit inlassablement son désir d’écriture, il introduit la photographie comme nouvel outil de recherche et se met en quête « d’écrire » l’image. Il compose alors de nouveaux ensembles de paysages et de textes (débutant ainsi son travail poétique écrit) mêlant photographie et calligraphie. Ce travail aboutit en 2010 par la parution d’un ouvrage « Paysages Ordinaires » aux éditions « Critères Editions » et d’un cycle d’expositions national sur ce thème.
Huile sur toile libre 220 x 180 cm. 1994
À partir de 1994
L’écriture, la lumière, le temps… et le son :
Synesthète, Michel Stefanini poursuit ses recherches et lie le son au sein de ses œuvres. Il travaille en collaboration avec le Studio d’enregistrement de la Buissonne, Album M31, puis il développe un logiciel qui analyse en temps réel les variations de forme et de couleur de ses sculptures. Il crée des univers optiques et sonores dans ses installations, vivant aux gré des saisons et du temps qui passe.
(Installation à la Cathédrale d’images des Baux de Provence, Médiathèque intercommunale de Miramas, Ferme des Arts, Vaison-la- Romaine…). Il réalise également des sculptures virtuelles générant des mots utopiques intégrant l’ensemble des alphabets humains : Les Voyages Aléatoires, commande du Conseil Régional du Limousin, le phare des Boios, commande de la Ville de la Teste de Buch…).
À partir de 1989. Les Œuvres Monumentales et l’Art Public
Il privilégie alors ses recherches pour des œuvres d’extérieur et réalise depuis une trentaine d’œuvres monumentales dans l’espace public, entrée de Ville, place publique, Mémoriaux…. (La Porte des Souffles, Mémorial aux Justes, la Seyne-sur-Mer…). Son choix de travailler essentiellement des installations monumentales dans l’espace public (plus particulièrement jusqu’en 2016), répond chez lui, à son besoin d’aller à la rencontre des gens, là où ils se trouvent dans leur quotidien. Ainsi illusoirement la vision qu’ils pourraient avoir de l’œuvre au fil du temps qui passe, s’approcherait, sans toutefois y parvenir, de ce que serait celle-ci dans sa globalité.
L’écriture, la lumière, le temps…
À partir de 1992, Michel Stefanini mixe dans ses réalisations monumentales et dans ses peintures tous les alphabets existants, ayant existé ou imaginés. En effet, ses recherches sur la mémoire, le temps et la lumière s’accentuent, il empile donc, inlassablement des calligraphies, des marques fondamentales ou en devenir (premiers alphabets, écriture informatique…) Il génère des strates de traces, visibles ou par empilement devenant invisibles, il joue de l’ensevelissement. Cette notion de strates apparait aussi dans ses œuvres monumentales, il réalise, « STRATES » à la demande de la Commune de Gonesse, un mémorial en hommage aux génocides du XX ème siècle. Dans cette réalisation, à l’image des charniers, il symbolise la réémergence des corps niés jusque dans leur existence. Nos ombres portées se mêlent alors à ces silhouettes… afin que personne ne puisse se sentir à l’abri.
Il remporte en 1989 le premier concours de sculpture monumentale de la Ville de Narbonne et réalise ainsi MON 1, la première œuvre d’extérieur intégrant des couches minces. La lumière et la couleur, qu’il traque inlassablement, peuvent alors s’exprimer en grand format et en extérieur. Les propriétés des couches minces (transmission et réflexion de la couleur dans l’espace changeant selon l’angle d’arrivée de la lumière et/ou la position de l’observateur) lui permettent de projeter jusqu’à plusieurs centaines de mètres les rayons colorés émis par la sculpture. On retrouve ici les notions qui lui sont chères : échelle, temps, lumière et couleur. L’œuvre s’approprie et se lie ainsi intimement à son espace environnant et au temps qui passe (architecture, individu, cycle des jours, nature…).
1986 – 1989. Les premières œuvres technologiques
Il réalise ses premières œuvres monumentales avec l’aide de ces laboratoires et en collaboration avec le Centre de Culture Scientifique Technique et Industrielle de Marseille. (1986 Commande du CRMC2 pour une sculpture monumentale cristalline, exposition à la Cité des Sciences de La Villette…). Il réalise en 1986 des installations d’œuvres cristallines semi-virtuelles, lors de son exposition à la Cité des Sciences de La Villette, où il fait circuler des caméras endoscopiques à l’intérieur de celles-ci, dévoilant au regard des visiteurs les éléments cachés et intimes de ses réalisations. Il bouscule ainsi les notions d’échelle en projetant in situ et sur écran géant, les éléments dissimulés de l’œuvre
2021 : L’Olivier La Fare les Oliviers
2017 : Les tchatcheurs Médiathèque de Miramas. Métropole Aix Marseille Provence
2016 : Une légère accalmie (Mémorial), commande de la ville de Gonfreville l’Orcher
2015 : Les Fabuleux papotages, Commande de la Médiathèque Intercommunale Ouest
Provence Miramas
2014 : La Porte des Souffles, commande de la Ville de Muret, entrée Nord de la Ville.
2013 : Mémorial pour les Génocides du XXème siècle
Commande de la Ville de Gonesse
2013 : Les Bavardages de l’Arbre
Commande du Conseil Général du Var
2012 : Le Phare des Boïos
Commande de la Ville de la Teste de Buch,
2011 : Mémorial en « Hommage aux Justes »
Commande de la Ville de la Seyne-sur-Mer
2009 : Mots Ordinaires, Mots Extraordinaires
Commande du Conseil Général des Landes dans le cadre du 1% Collège d’Albret à Dax
2008 : Les Poésies Improbables
Commande du Conseil Général du Nord dans le cadre du 1% pour le Collège
Ronsard à Hautmont, installée en novembre 2008.
2007 : Sémamorphose
Commande du Conseil Régional d’Auvergne dans le cadre du 1 % pour le Lycée
de Haute Auvergne à Saint Flour
2006 : La Passageraie.
Commande du Conseil Général des Hauts-de-Seine pour L’entrée de la
Ville de Clamart
2005 : Les Voyages Aléatoires
Commande du Conseil Régional Limousin dans le cadre 1% pour le Lycée
Maryse Bastié à Limoges
2005 : Les rêveurs d’ailleurs
Commande du Conseil Général des Côtes d’Armor, d’un ensemble de
trois sculptures monumentales pour l’aire de repos Rance-Frémur
2004 : La Traverseraie
Commande de la ville de Mende, pour l’entrée nord de la ville
2003 : Les Luminophagées
Commande du Conseil Régional Midi-Pyrénées pour le 1% du lycée
Jean Durroux, Foix Ariège.
2002 : Commande de la ville du Fontanil en Chartreuse, pour le parvis de la
Médiathèque intercommunale.
2000 : Commande de la ville de Mende pour le site du Chapitre.
2000 : Commande de la ville de Gardanne pour le rond-point de Pechiney
1996 : Collège Jean Zay, Commande du Conseil Général des Bouches du Rhône.
1995 : Sculpture monumentale – Médiathèque Intercommunale de Miramas
1991 : Réalisation de 15 sculptures cristallines pour l’inauguration de la
« Route des Hautes Technologies » – Marseille
1989 : Sculpture monumentale de 4 x 6 m- Place de la Liberté – Narbonne
1987 : Sculpture cristalline de 2m x 2m pour le CRMC2 – Marseille Luminy
2022 : La Chapelle Saint-Pierre, Saint-Chamas
2020 : Domaine de La Vallongue, Eygalières, deuxième édition. œuvres graphiques et installations
2019 : Domaine de La Vallongue, Eygalières, première édition, œuvres graphiques et installations
2018 : Inauguration de l’atelier-galerie de Mouriès
2015 : Galerie le Zèle des Anges, Lourmarin
2013 : – Exposition au « Pavillon M » Marseille Provence 2013 (Capitale Européenne de la Culture)
2010 : – Galerie Sordini Marseille, Avril Mai
– Médiathèque du SAN Ouest Provence, Miramas, Juin Juillet
– Les Rencontres Photos, Arles
– Actes Sud Arles
2008 – Galerie Sordini Marseille
2004 – Galerie Bachs Sherrer Lyon
2003 – Musée d’art contemporain de Chateauneuf le Rouge. 13.
– Galerie Sordini Marseille
2002 – La Ferme des Arts. Vaison la Romaine
– Galerie Place des Arts. Montpellier
– Galerie Elodie BERNARD. Paris
2000 – Galerie Elodie BERNARD. Paris
– Espace Van Gogh. Installations. Arles
1999 – Galerie Sordini. Marseille
– Galerie de la ville de Mende ( juin à septembre)
– Galerie L’Eclat du verre- Paris
1998 – « Le Verre dans tous ses états » – Mécénart ( juin à septembre ) – Bordeaux
1994 – Galerie de L’Office National du Maroc – Paris
– Galerie Clara Scremini – Paris
– Espace Ecureuil ( avril et mai ) – Marseille
– Cathédrale d’Images ( mai à septembre ) – Les Baux de Provence
– Fondation Vasarely. Aix-en-Provence
1993 – Exposition itinérante – Brésil ( Rio de Janeiro, Brasilia, …)
– Les Arcenaulx – Marseille
– Evénements « Le ciel au ventre » – Village du Castellet
1992 – Tour carrée du Roi René – Marseille
– Galerie Xenia – Athènes – Grèce
1989 – Présentation de MEDIATRANS MON 1 – Birmingham – Grande Bretagne
1987 – Galerie l’Aire du Verseau – Paris
– Château de l’Empéri – Salon de Provence
1986 – Galerie l’Aire du Verseau – Paris – Galerie Etienne de Causans – Paris
Publications
2022 : « Minotaures » Œuvres graphique et poétique Editions Portaparoles, Arles (en cours)
2010 : « Paysages Ordinaires » Editions Critères, textes et photocalligraphies
2009 : « Mots Ordinaires », Mots Extraordinaires, ouvrage d’art réalisé avec les élèves du
Collège d’Albret à Dax
1995 : Album M31 – Création Sonores en Improvisation. Édité par le Studio La Buissonnes
et la Médiathèque Intercommunale Ouest Provence
Bibliographie
2009 : « La Côte Bleue vue par les Peintres », ouvrage d’art éditions Gaussens
2003 : « Atelier du Sud » – ouvrage d’art. Editions : EDISUD
1999 : «Fonds Communal de la Ville de Marseille ». Catalogue d’œuvres
acquises par la Ville de Marseille
1995 : Catalogue de la Médiathèque intercommunale Ouest Provence
1994 : «Ceci n’est plus du verre » – ouvrage d’art – Editions Vers Les Arts